Par Mon Cinéma à Moi le 18 novembre 2018• ( 2 Commentaires )
Sorti en mai 1958, ce film de Gilles Grangier met en scène un inspecteur de police qui, pour avoir du flair, n’en est pas moins très éloigné de la rigueur d’un Maigret. L’occasion pour Gabin d’une composition inédite, face à deux actrices d’exception. Tout est osé pour l’époque dans ce polar dur et tendre qui s’ouvre sur le visage en sueur d’un batteur de jazz noir dont le solo enflamme un cabaret du 8e arrondissement.



Gilles Grangier était particulièrement fier de cette «histoire d’amour sans eau de rose» où Jean Gabin est un flic fatigué qui tombe amoureux d’une toxico de la moitié de son âge. Ça va vite entre eux : à peine l’a-t-il rencontrée, pour l’interroger sur la mort de son ex-amant, qu’au mépris de toute éthique il la suit à l’hôtel et couche avec elle. « Vous l’embarquez ?, s’étonne le gérant du club, qui les voit partir ensemble. –C’est elle qui m’embarque », répond Gabin. On est loin du cinéma de papa, classique et puritain, même si Gilles Grangier a été méprisé par les jeunes insolents de la Nouvelle Vague… Qui dit toxicomanie dit dealer, et là c’est le pompon, car la morphine est fournie par une pharmacienne apparemment respectable (Danielle Darrieux !). Son affrontement final avec Gabin est une merveille d’acidité, dialoguée par Michel Audiard. Dans cette «perle du film noir«, dixit Bertrand Tavernier, les bourgeoises sont bien plus toxiques que les malfrats. [Guillemette Odicino – Télérama]



Film noir
Parmi les polars tournés par Gabin sous la direction de Gilles Grangier, Le Désordre et la nuit tient une place un peu à part. Certes, il est ici question d’unmeurtre, et d’une enquête. Uncertain nombre de personnages appartiennent au monde de la pègre; d’autres sont des fonctionnaires de police plus ou moins en odeur de sainteté au Quai des Orfèvres. Et le Paris nocturne filmé par Grangier semble être le décor idéal pour commettre discrètement les pires exactions. Autant d’éléments qui ne distinguent pas vraiment Le Désordre et la nuitd’un film commeLe Rouge est mis, pour ne citer que le plus célèbre des policiers tournés par Gabin et Grangier. D’où vient alors cette singularité qui émane de ce film de 1958 ? Sans doute de son rythme. Le personnage de l’inspecteur Vallois ne semble jamais réellement pressé de faire aboutir une enquête qui au fond l’embarrasse et, comme lui, le film prend son temps. On s’immerge tranquillement dans le monde interlope du night-club hanté par la belle Lucky. On prend le temps de sentir la passion altérer peu à peu le jugement du représentant de la loi joué par Gabin… Plus qu’un polar au sens strict, avec son lot de poursuites et de révélations fracassantes, Le Désordre et la nuit semble plutôt appartenir, malgré les apparences, au genre du film noir. Un type de films où scénaristes et metteurs en scène semblent prendre un malin plaisir à étirer le temps pour mieux nous dévoiler tous les travers de l’âmehumaine.



Le Désordre et la nuit est le premier des quatre films coécrits par Gilles Grangier et l’écrivain Jacques Robert. C’est en 1957 que ce dernier vient proposer au réalisateur de porter à l’écran son roman, dont il pense que le héros pourrait fort bien être joué par Jean Gabin. Grangier, qui à l’époque travaille volontiers avec le comédien, lui fait part de cette proposition. Séduit par la personnalité de l’inspecteur Vallois, un anti-héros comme il les aime, Gabin se dit partant pour le projet. A la condition bien entendu que Michel Audiard, qui vient de signer le scénario de ses quatre derniers films, soit de la partie. Gilles Grangier s’attelle donc avec Michel Audiard et Jacques Robert à l’adaptation du roman «Le Désordre et la nuit», dont ils décident de conserver la tonalité très sombre – aussi bien en conférant à chacun des personnages une part obscure, qu’en privilégiant tout au long de l’histoire les scènes de nuit. Une fois l’intrigue solidement construite, c’est Michel Audiard qui se charge de peaufiner les dialogues, un art dont il a le secret et dont témoigneront dans le film des échanges comme « – C’est vrai ce qu’il a dit? – Ça dépend quand, il parle tout le temps… ».
Les joies du métier
Le tournage du Désordre et la nuit débute le 20 janvier 1958 aux studios de Boulogne. Le tandem Gabin-Grangier s’est entouré pour l’occasion de collaborateurs de confiance. Le film est produit par Lucien Viard, à qui l’on doit les deux derniers films du réalisateur ; la lumière est confiée à Louis Page, chef-opérateur habituel de Gabin ; et les décors sont conçus par Robert Bouladoux, qui a déjà signé ceux du Sang à la tête. Quant à l’assistant-réalisateur Jacques Deray, il compte déjà à son actif plusieurs films de Gabin et Grangier. Comme ce dernier le racontera plus tard, l’acteur n’avait qu’une seule réserve concernant les mérites de son assistant : « Gabin l’aimait bien. Mais il râlait parce que Jacques allait le chercher dans une petite Panhard. «Je me défonce le cul dans sa voiture »; disait-il. « Il est bien comme assistant, mais il a une voiture à la con»… Quant au reste de l’équipe, des décorateurs aux machinistes, Gilles Grangier n’aura que des raisons de s’en féliciter. C’est grâce à leurs efforts que certaines scènes compliquées seront finalement rendues possibles. Notamment celle où Gabin et Nadja Tiller sont filmés en travelling alors qu’ils marchent sous la pluie, dans une rue de Ponthieu entièrement reconstruite en studio. [Collection Gabin – Eric Quéméré – février 2017]




«Ma caméra était rarement en plan fixe dans mes films ; elle était toujours sur travelling pour de petits déplacements. Un beau travelling, c’est magnifique, le décor défile derrière. Avec les zooms, t’esmarron; lesfonds, c’est plusça. Il faut employer le zoom comme un pointd’exclamation, pour faire un effet. Mais pas systématiquementcomme on ne cesse de le faire aujourd’hui.Mon plus beau souvenir de travellingse trouve dans Les Vieux de la vieille, lorsqu’on coupe les cheveux du Vieux dans les rails untravellingdifficile àmonter, mais qui me plaisait beaucoup.Celui duDésordre et la nuit se déroulait dans undécor magnifique : on avait reconstitué la rue de Ponthieu en studio,avec des perspectives, la nuit. Là, tu dépendais de tout et de tous, même de la perche. Mais, en général, les machinistes étaient formidables. Ils n’avaient pas le même intérêt que moi à ce que le film soit bon, et pourtant ils unissaient vraiment leurs efforts. Gabin était très fidèle à ces équipes-là. Comme on tournait beaucoup, il y en avait qui préféraient nous attendre pour travailler avec nous.Pour revenir au Désordre, j’aimais beaucoup l’atmosphère de la boîte de nuit. Je me souviens d’un copain de JacquesDeray, mon assistant, qui faisait un numéro de claquettes. C’est devenu un fantaisiste qui a fait une grosse carrière en Angleterre, surtout au théâtre, dans les comédies musicales.» [Passé la Loire c’est l’aventure (50 ans de cinéma Gilles Grangier) – Entretiens avec François Guérif – Terrain Vague Losfeld (1989)]




Les coulisses
Le réalisateur ne sera pas davantage déçu par ses comédiens. Il faut dire qu’il a eu une liberté totale pour les choisir. Mais on n’est jamais certain que l’alchimie prendra, et Grangier ne pouvait s’empêcher de se demander comment la jeune Autrichienne Nadja Tiller s’en tirerait pour son second film en français. D’autant qu’il a toujours eu plus de mal à diriger les comédiennes : « Je me sentais souvent plus à l’aise avec les comédiens hommes, peut-être à cause du style de mes histoires. Mais Nadja Tiller était formidable. C’était une fille qui plaisait à tous, extrêmement troublante, et elle savait se servir de ce trouble qu’elle dégageait », Ce qui ne manque d’ailleurs pas de créer sur le plateau un problème inattendu : « Danielle Darrieux était jalouse et m’engueulait : «Tu ne t’occupes que d’elle ! », C’était un peu vrai, parce que j’allais lui faire répéter son texte chez elle, pour qu’on n’ait pas d’emmerdes sur le plateau. En la faisant travailler, il s’était établi une complicité entre nous. Et ça s’est retrouvé sur l’écran », Heureusement, cette petite contrariété n’empêchera pas Danielle Darrieux de livrer une prestation formidable. Mais c’est peut-être celle de Gabin qui, au final, impressionne le plus Gilles Grangier : « Dans Le Désordre et la nuit, il n’était pas seulement vulnérable, il pouvait encore séduire. Et ce fut la seule fois que dans un de mes films il était un peu séduisant », Bien qu’ils aient déjà tourné quatre films ensemble, Gabin pouvait donc encore surprendre son réalisateur fétiche… [Collection Gabin – Eric Quéméré – février 2017]




Distribution
Gabin bénéficie d’une distribution tout acquise : Roger Hanin, futur Navarro du petit écran, incarne le truand Simoni, à l’époque il est le malfrat de service sur grand écran ; Paul Frankeur joue l’inspecteur Chaville, François Chaumette le commissaire principal Janin, Robert Manuel le mauvais Blasco, enfin Louis Ducreux le mari de la pharmacienne incarnée par Danielle Darrieux. Pour sa troisième rencontre avec Gabin, elle joue à contre-emploi dans ce polar vénéneux au climat poisseux : «Dans ce film, mon rôle est minime mais essentiel: je suis la criminelle, explique-t-elle. Je ne joue que dans deux scènes, mais toutes deux face à Gabin , ce qui change tout. » De son côté, Grangier a déniché la parfaite incarnation de Lucky, la sensuelle Autrichienne Nadja Tiller apporte le contrepoint féminin nécessaire à ce film d’hommes. Car «la bande à Gabin» est là aussi : Robert Berri (Marquis le truand), Gabriel Gobin (l’inspecteur Rocard), Jacques Marin (le garçon de café) et Lucien Raimbourg (l’ivrogne). En danseur, son premier métier, le débutant Jean-Pierre Cassel retrouve non sans émotion Gabin après avoir incarné furtivement un trompettiste dans En cas de malheur. [Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014)]

L’histoire
AlbertSimoni (Roger Hanin), copropriétaire d’un cabaret de la rue de Ponthieu, est assassiné au bois de Boulogne ou il avait rendez-vous avec un fournisseur de cocaïne. Les inspecteurs Chaville (Paul Frankeur) etVallois (Jean Gabin) sont chargés de l’enquêtepar le commissaire Janin (François Chaumette).Valloisinterroge Marquis (Robert Berri), l’associé deSimoniqui le renvoie à LuckyFridel (Nadja Tiller), la maîtresse dudéfunt. Celle-ci emmèneValloisdans un hôtel du quartier et s’offre à lui. L’inspecteur découvre que la jeune fille est droguée et queSimonilui fournissait de la cocaïne. Elle est la fille d’un industriel de Munich qui l’a envoyée à Paris faire ses études. Son père vient la rejoindre et menace de lui couper les vivres.Sommé par Janin de lui remettre son rapport,Valloisrefuse de mettre en cause Lucky dont il est tombé amoureux. Il interroge le père de la jeune fille et apprend queSimoniavait des relations avec une pharmacienne qu’il a giflée en public.Valloissoupçonne qu’il s’agit de Thérèse Marken (Danielle Darrieux), chez qui Lucky l’a emmené un soir. Mais celle-ci élude les questions. Janin veut retirer l’enquête àVallois, dont il a appris les rapports avec Lucky. Lucky provoque un accident et s’enfuit, laissantValloisblessé. En sortant de l’hôpital,Valloisapprend que la jeune fille a disparu. Il a retrouve chez Thérèse, enfermée dans une chambre, bourrée de drogue. Thérèse passe aux aveux. Elle était la maîtresse deSimoniqui l’obligeait à lui donner de la drogue provenant des réserves de la pharmacie. Elle l’a tué et Lucky la faisait chanter.Valloisconclut un marché avec la meurtrière : en échange de son silence sur la conduite de Lucky, il fera croireà un simple crime passionnel,Valloisconduit Lucky à l’hôpital en cure de désintoxication. Il l’attendra sans savoir si elle voudra de lui une fois guérie.
JEAN GABIN
S’il est un acteur dont le nom est à jamais associé au cinéma de l’entre-deux-guerres, aux chefs-d’œuvre du réalisme poétique, c’est bien Jean Gabin. Après la guerre, il connait tout d’abord une période creuse en termes de succès, puis, à partir de 1954, il devient un «pacha» incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture jusqu’à la fin des années 1970.
LE FILM NOIR FRANÇAIS
C’est un réflexe de curiosité qui nous portent vers le film noir français. En effet, quelle forme fut plus occultée en faveur du thriller américain et de sa vogue chez nous ? Quand Bogart-Philip Marlowe appartenait à nos mémoires les plus chauvines, Touchez pas au grisbi de Becker était à une époque invisible. La Nouvelle Vague avait opéré une fracture avec un certain cinéma sclérosé qu’elle allait remplacer. A l’exception de Renoir, elle se voulait sans ascendance nationale. Les noms de Gilles Grangier ou d’Henri Decoin faisaient rire dans les années 1960… mais il fallait-il rejeter leurs policiers denses et robustes des années 1950 ? Dans la mouvance du Grisbi, un genre s’était constitué avec sa durée propre, sa forme très codifiée, toute une mise en scène originale du temps mort.
VAGUE CRIMINELLE SUR LE CINÉMA FRANÇAIS
Doublement influencé par la vogue des films noirs américains et par les tragédies urbaines deMarcel Carné, le cinéma français va connaitre, au cours des années 50, un véritable déferlement criminel dans ses salles obscures…

LE STYLE JACQUES ROBERT
Journaliste et romancier, l’auteur du Désordre et la nuit et de Marie-Octobre a également fait partie des scénaristes les plus prisés des années 1950 et 1960. Un statut qui lui a valu d’écrire pour des cinéastes comme HenriDecoinet Julien Duvivier.
Les extraits

LE SANG À LA TÊTE – Gilles Grangier (1956)
Drame conjugal sur fond de lutte des classes, le film de Gilles Grangier contribue au renouvellement du registre de Gabin, deux ans après le succès de Touchez pas au grisbi. Adapté du roman magistral de Georges Simenon «Le FilsCardinaud», il livre un portrait sans concession d’une certaine bourgeoisie de province.

LE ROUGE EST MIS – Gilles Grangier (1957)
Sous la couverture du paisible garagiste Louis Bertain (Gabin) se cache «Louis le blond», roi du hold-up flanqué en permanence de Pépito le gitan, Raymond le matelot et Fredo le rabatteur. Un jour, ce dernier «lâche le morceau» à la police ce qui laisse planer le doute sur la trahison de Pierre, le frère du patron. Dès lors, tout s’emballe jusqu’au mortel affrontement avec Pépito. Comme au temps d’avant-guerre, Gabin meurt une fois encore une fois dans cette «série noire» au final tragique.

LE CAVE SE REBIFFE – Gilles Grangier (1961)
En 1960, Jean Gabin est au sommet de sa popularité. C’est la star du cinéma français. DepuisGas-oil(1955), Michel Audiard lui peaufine des dialogues gouleyants, truffés de répliques qui tuent, de saillies imparables : les interrogatoires serrés de l’inspecteur Maigret, les enguelades mythiques du Président, les invectives d’Archimède.Le Cave se rebiffeest leur douzième collaboration.
Portrait : Gilles Grangier
Auteur d’une abondante mais inégale filmographie, fortement critiqué lors de l’avènement de la nouvelle vague, Gilles Grangier a signé d’incontestables réussites dans le domaine du «polar» à la française ou des films d’atmosphère à la Simenon. Après avoir été assistant à la mise en scène, il commence sa carrière en 1943, en dirigeant Noël-Noël dans Adémaï bandit d’honneur. Suivront deux comédies musicales, Le Cavalier noir (1944) et Trente et quarante (1945), écrites pour Georges Guétary et valorisées par des comédiens excentriques (André Alerme) ou des révélations (Martine Carol). Il tourne également Histoire de chanter (1946), avec Luis Mariano.

En 1947, Gilles Grangier aborde un registre plus grave avec Danger de mort, interprété par Fernand Ledoux et considéré à l’heure actuelle comme son film le plus abouti. Il dirige Bourvil dans Par la fenêtre (1947), et de nouveau Georges Guétary dans Jo la Romance (1948) et Amour et Cie (1949). Mais c’est surtout dans l’alliance comédie-drame qu’il exerce le mieux son savoir-faire. Au p’tit zouave (1949), avec François Périer et Dany Robin, illustre bien le genre du film populiste, hommage aux productions des années 1930 auquel s’ajoutent les préoccupations de l’après-guerre. Gilles Grangier confirme ses dons de directeur d’acteurs avec Les Petites Cardinal (1951), où Saturnin Fabre campe le concierge de l’Opéra de Paris avec un fabuleux aplomb. En revanche, toutes les comédies qu’il tourne durant les années 1950 sont bien oubliées aujourd’hui, malgré la présence de Fernandel ou de Bourvil, le couple vedette Dany Robin-Georges Marchal, ou encore François Périer.

Gilles Grangier va atteindre le sommet de sa carrière en tournant durant la même décennie sept films avec Jean Gabin, dont La Vierge du Rhin (1953), Gas-Oil (1955), également avec Jeanne Moreau, Le Sang à la tête (1956), qui marque sa première rencontre avec Michel Audiard. De cette excellente adaptation du roman de Georges Simenon Le Fils Cardinaud, tournée en décors naturels à La Rochelle, le réalisateur restitue avec beaucoup de soin l’ambiance portuaire et la couleur locale. Le Rouge est mis (1957) est plus conventionnel et très représentatif de cette «qualité française» décriée par Truffaut. L’unanimité se fait autour du Désordre et la nuit (1958), film préféré du réalisateur, qui retrouve le rythme des grands films noirs américains, avec un Gabin à contre-emploi. Les deux autres films avec l’acteur seront moins inspirés : Archimède le clochard (1958) et Les Vieux de la vieille (1960), avec pourtant Pierre Fresnay et Noël-Noël. Le Cave se rebiffe (1961), huitième film issu de cette collaboration, marque la consécration d’une équipe gagnante : un dialoguiste inspiré (Michel Audiard) et des monstres sacrés (Françoise Rosay, Ginette Leclerc, Bernard Blier, Martine Carol), tous très en forme, faisant un sort à des répliques «hénaurmes». Si des critiques négatives l’avaient accueilli à sa sortie, le film a été très réévalué par la suite.

Si l’on excepte un Maigret (Maigret voit rouge, 1963), toujours avec Gabin, ou Sous le signe du Taureau (1968), les films que Gilles Grangier tournera dans les années 1960 ne sont pas très inventifs, malgré la présence de Fernandel ou de Bourvil. On peut citer Le Voyage à Biarritz (1962), dernier film tourné par Arletty, La Cuisine au beurre (1963), L’Homme à la Buick (1967), au scénario un peu plus insolite. Le cinéaste termine sa carrière avec Un cave (1971), avec Claude Brasseur, et Gross Paris (1973). Malgré des moments de grâce, la filmographie de Gilles Grangier demeure bien hétérogène. Elle traduit toutefois un vrai bonheur de filmer, et constitue un précieux document sociologique sur un « milieu » parisien et provincial aujourd’hui disparu.
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Catégories:Le Film français
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